Le 25 mai, votez Nouvelle Donne !

Chers amis,

Il y a quelques semaines, j’ai adhéré à Nouvelle Donne ! La politique m’a toujours intéressé, comme citoyen, comme personne. Jamais je ne me suis senti « pas concerné ». Nouvelle DonneNous sommes au monde et nous sommes aussi dans la société, parties-prenantes, solidaires ou pas, mais en tout cas dedans, dans cette société bancale de la France et de l’Europe du début d’un xxı**e** siècle assez mal parti… Mais, c’est vrai, si je me suis plusieurs fois engagé pour défendre des causes qui me tenaient à cœur (préserver une donation pour les enfants, défendre un projet vivant autour du patrimoine typographique de l’Imprimerie nationale), je n’avais jamais ressenti d’urgence à endosser le costume du militant politique.

Alors, qu’est-ce qui a changé ?

La similarité des politiques mises en œuvre successivement par les deux grands blocs de partis de gouvernement a atteint un degré sans précédent. Pour l’UMP-UDI et pour le PS de Hollande, ce sont des politiques libérales peu régulatrices, qui répondent à la crise persistante par un effacement du politique et toujours plus de complaisance pour les intérêts de la sphère financière et des grandes entreprises. L’Europe est un grand marché où les états-nations se font concurrence (ce que l’on nomme pudiquement « compétitivité ») pour séduire les détenteurs de capitaux et les états-majors des entreprises les plus mobiles, en pratiquant un dumping fiscal (fiscalité des entreprises) et social (abaissement du coût du travail) sans fin. On appelle ça aussi la « politique de l’offre ». En réalité, c’est une politique du moins-disant qui ne peut pas réussir.

Ce que propose le Front de gauche, et plus généralement la gauche radicale, ne peut cependant me satisfaire. Je crois qu’une politique vigoureuse est possible, que des mesures ambitieuses, ciblées sur des besoins sociaux précis, peuvent être mises en œuvre. Mais je ne crois pas qu’un déni de la réalité des équilibres macroéconomiques ou de la maîtrise du coût du travail permettra de sortir durablement de l’atonie actuelle, et notamment de contribuer à créer assez d’emplois pérennes pour endiguer le chômage. Le rêve d’une croissance soutenue et durable est un leurre dont nous bercent, certes de manières différentes, tant les adeptes de la politique de l’offre que la gauche radicale. Certains yakas peuvent préparer des lendemains plus mortifères que joyeux.

J’ai donc adhéré à Nouvelle Donne. Le parti fondé par Pierre Larrouturou avec quelques compagnons prolonge les idées promues par les collectifs Roosevelt, et je crois à ces idées. Ce sont des idées pragmatiques et fécondes. Des idées qui viennent d’une analyse sérieuse de ce qui a marché au xx**e** siècle pour sortir les sociétés occidentales des sombres crises que le monde a connues, quand le capitalisme fou (et sans garde-fou) avait déjà déraillé. Des idées pour répondre aux priorités contemporaines (chômage, logement, climat) en intervenant politiquement avec audace, et non en répétant indéfiniment les rengaines qui n’ont jamais marché (de l’austérité assommant les citoyens – et d’abord les plus modestes – en période de quasi-récession, de quasi-déflation).

Voici quelques-unes des propositions de Nouvelle Donne qui me tiennent à cœur.

  • Séparer effectivement les banques de dépôts des banques d’affaires. Hollande a fait bien peu en la matière (moins que les États-Unis ! c’est dire…). La timidité des gouvernements sous la présidence Hollande atteste de l’influence du lobby bancaire, qui défend les intérêts des grandes banques et non le bien commun. Cet aveuglement est insupportable. Il nous rend vulnérable à un prochain choc, similaire à celui de 2008, qui pourrait cette fois venir d’Asie (bulle de la dette privée et publique en Chine) et se révéler plus funeste encore dans le contexte défavorable que nous connaissons déjà.
  • Des mesures volontaristes et amples en faveur du logement. Un plan ambitieux de construction de logements sociaux pourrait être financé par le fond de réserve des retraites, actuellement placé sur les marchés financiers (et donc vulnérable). On peut en espérer un rendement de 3 % (aussi bien que ce que les marchés financiers rapportent sur le long terme) mais la différence serait de détendre le marché du logement locatif. Concrètement : faire baisser les loyers. Les Pays-bas l’ont fait. La France peut le faire. Autre chose ? Financer l’isolation des logements anciens par un dispositif déployé à l’échelon européen (reportez-vous aux propositions de Nouvelle Donne pour en connaître le détail). Résultat : réduire la facture énergétique des ménages et s’occuper vraiment du climat (pour faire baisser les émissions de CO,,2,,, l’isolation de l’ancien est un des principaux leviers à actionner, tout le monde sait cela désormais, non ?).
  • Faire avancer l’Europe. À 28, c’est difficile, et même pratiquement impossible. Il faut réactiver l’idée delorienne des cercles concentriques. À Nouvelle Donne, nous voulons la création d’une Zone d’action, une zone resserrée autour d’un pôle de pays volontaires qui partagent les même objectifs.

Je me suis limité ici à quelques propositions marquantes. Vous en trouverez d’autres en lisant le programme de Nouvelle Donne pour l’Europe de demain.

Le 25 mai, faites comme moi : Votez Nouvelle Donne !

Note : J’ai quitté Nouvelle Donne le 11 avril 2016. Je demeure proche des militants girondins que j’ai côtoyés, et qui sont souvent des amis. Je suis un sympathisant régional, si vous voulez...

  • Voir aussi, en version longue : La grande Trahison, Pierre Larrouturou, Flammarion, 2014.
  • Voir aussi, en version courte : les quatre vidéos que j’ai incrustées pour vous.
  • Vous en voulez encore ? Lisez la tribune de Bruno Gaccio dans Libé, le 19 mai 2014.
  • Un entretien avec Pierre Larrouturou dans Les Inrocks, 21 mai 2014.